Surveillance des infections du site opératoire (ISO)

En dépit des progrès réalisés dans le domaine chirurgical (amélioration des techniques, meilleure compréhension de la pathogenèse des infections, optimisation de l’utilisation des antibiotiques prophylactiques, etc.), les infections du site opératoire (ISO, autrefois appelées infections de plaie), continuent d’être une cause majeure de morbidité et de mortalité postopératoires. On estime que de telles infections affectent entre 2 et 5 % de tous les patients opérés et représentent environ un quart de toutes les infections nosocomiales. En fréquence, elles en sont la 2ème cause après les infections urinaires. Diverses études ont montré que ces infections prolongent l’hospitalisation de 7,4 jours en moyenne, et coûtent plusieurs milliers de francs par infection. Parfois, les coûts peuvent être très élevés et atteindre plusieurs centaines de milliers de francs. La létalité est estimée à 2-5 %. En Suisse, on peut estimer que les infections du site opératoire affectent environ 10’000 à 20’000 patients par année. L’ISO a donc un impact important sur le patient, sa famille, et le système de santé.

La prévention des ISO passe par leur détection. En effet, la surveillance de ces infections et le compte rendu de leur taux aux soignants, tout particulièrement aux chirurgiens, sont associés à une réduction importante de leur incidence. La prévention des infections postopératoires devrait constituer une priorité de santé publique. A l’heure du "benchmarking" (comparaison des performances entre hôpitaux), les institutions de soins, publiques ou privées, doivent mettre sur pied des programmes de surveillance et de prévention des infections nosocomiales. Une information de qualité implique entre autre une surveillance épidémiologique conduite par des groupes professionnels pluridisciplinaires et une interprétation adéquate et concertée des résultats obtenus.

La surveillance des infections du site opératoire au niveau national est développée, effectuée et évaluée par Swissnoso. Le module de surveillance du site opératoire a été lancé par Swissnoso en 2009 en se basant sur l’expérience pratique et le « modèle valaisan ». La mise en œuvre du contrôle des infections n’est possible que grâce à une étroite coopération entre les membres de Swissnoso, les autres collègues et l’ANQ . (site internet Swiss-Noso)

Swiss-Noso, infections du site chirurgical

Au niveau cantonal vaudois, il a été convenu de faire une surveillance commune d'au moins deux types d'interventions, en plus de la surveillance des colons.  Le choix des opérations surveillées se fait par consensus en collaboration avec les médecins responsables HPCI des différents hôpitaux vaudois avec un tournus annuel des opérations surveillées.

 

Dernière mise à jour le 30/11/2022